Sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon

Marie Pineau, veuve Défontaine, fait venir Mathurin Guérin

En 1723, Veuve, Marie Pineau reste au Grand Plessix. Marie PINEAU est née à Vallet dans un village situé du côté de Braud. Sa famille s'est distinguée à partir de 1744 dans la querelle entre d'une part le prieuré d'Iseron et d'autre part les agriculteurs qui faisaient pacager et fauchaient des litières sur les landes Iseron-Chaboissière, dans le cadre d'un fermage avec Barrin de Fromentaux.

On peut supposer que Marie PINEAU prend la tête de l'exploitation en 1723. Elle va épouser en seconde noce, Mathurin Guérin qui arrive au Grand Plessix ou qui pouvait déjà y demeurer comme domestique. Nous manquons d'information sur son passé. Les actes indiquent qu'il est né aux environs de 1703, même si son acte de baptême n'a pu être trouvé. Le registre de sa sépulture est signé de Joseph Pineau, vicaire à Vallet, prêtre, son beau-frère. Mais nous n'avons pas trouvé l'acte de ce mariage du couple Pineau-Guerin. Ce mariage a pu avoir lieu à la fin de l'année 1724, au cours de l'année 1725 ou au début de l'année 1726. En 1726, nait leur 1er enfant, Louise Guérin, au Grand Plessix. Ainsi, c'est Marie Pineau qui assure une position déterminante dans l'évolution de la transmission de l'exploitation de la ferme.

Ou est né Mathurin Guérin ? Quelle est sa famille ? Ces questions sont aujourd'hui sans réponse précise. Peut-être est-il de Vallet ? Mais , quelles que soient ses origines, sa descendance a pleinement assumé l'opportunité que lui a offerte Marie Pineau de s'implanter au Grand Plessix.

Deux caractéristiques nuptiales de cette famille

Le mariage de Marie GUERIN célébré en 1750 nous donne quelques indices au sujet de la vie de cette famille.

Ce mariage de Marie GUERIN, fille de Mathurin Guerin et de Marie Pineau, avec Louis LEFORT présentait deux particularités qui évoquent des questions abordées lors du mariage de 1814 au sujet de l'endogamie et de l'âge des mariés :

Lors du mariage célébré le 09/02/1753, il est précisé qu'une dispense de consanguinité au 4ème degré avait été accordée. Cette dispense n'est pas unique, elle était fréquente à Mouzillon et le clergé paroissial y veillait tout particulièrement. Nous sommes dans la situation d'une union entre lointains cousins.

Et la mariée née en 1734 n'avait pas 19 ans à son mariage, ce qui représente un jeune âge. Les filles de cette famille sont mariées dans leur jeunesse.

La descendance

Le couple Guerin-Pineau a eu 6 enfants dont trois vont atteindre l'age adulte et se marier. :

en 1750 Marie va épouser Louis Lefort, un voisin de la ferme du Pin ; ce couple va s'implanter au Grand Plessix. Il y restera jusqu'en 1791 avec leurs descendants. Puis nous les retrouvons à la Martinière.

en 1752 Mathurin va épouser Marie Oger de Tillière ; ce couple va s'implanter au Grand Plessix et une partie de sa descendance y est toujours. Le 3ème portant le nom de Mathurin GUERIN épousera une mouzillonnaise nommée ORGAN.

En juillet 1761 Jeanne va se fiancer avec Jean Guilbaud de Vallet.

les GUERIN en France

Les inscriptions à l'état civil de la fin du XIXème siècle situe la concentration la plus forte de GUERIN dans les départements de Loire-Atlantique et d'Ile-et-Villaine. Plus largement les GUERIN sont répandus dans le quart Nord-Est de la France (Ardennes, Bassin parisien, Normandie, est-Bretagne, Poitou-Charente, l'ouest de l'Aquitaine et au long du Rhône.

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les ORGAN en France

Le Patronyme ORGAN est très peu répandu en France à la fin du XIXème siècle. La souche pourrait être à situer dans les Hautes-Pyrénées.

Ils sont plutôt comme des représentants du sud de la France.

Comment les ORGAN sont-ils arrivés à Mouzillon ? La réponse à cette question nous éclairerait aussi sur la place qu'ils ont rapidement occupée dans la vie collective mouzillonaise.

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Des aspects de l'organisation de cette métairie

Le village du Grand Plessix comprenait des bâtiments d'habitation, des bâtiments agricoles et une cinquantaine d'hectares de terres et de prés, le tout au nord de la Sanguèze et à l'ouest du bourg.

A partir de 1836, les recensements semblent indiquer qu'il n'y avait qu'une seule maison et que cette maison pour accueillir deux ménages. Il y avait deux feux ! Ce n'est que vers 1860 que deux maisons neuves et jumelées seront construites.

Dans cette métairie, les travaux s'effectuent essentiellement à la main et avec des outils manuels; la mécanisation du travail n'a pas encore commencé. La traction animale avec les chevaux et les bœufs sont les seuls moyens dont la puissance vient en aide aux agriculteurs pour les labours et les charrois. Ces attelages de bœufs et de chevaux que l'on retrouve dans les métairies, représentaient une puissance d'action incomparable par rapport aux pelles, fourches et pics des petits propriétaires.

Les premières machines à vapeur arriveront à la fin du XIXème siècle et serviront à actionner les machines à battre le blé.

Le vélo n'est pas encore utilisé.

Dans ce pays de bocage, la polyculture était coutumière avec une rotation triennale (betteraves – blé - choux). Des vignes à complant, produisant du muscadet et du gros plant, avaient été plantées dans le clos des Grandes Friches et dans le clos de la Bottinière.

Un pressoir situé au village de la Bottinière appartenait au propriétaire.

Les grandes lessives se faisaient dans la Sanguèze, au niveau de La Prée, à 300 mètres des habitations.

La propriété et son contexte

Le Grand Plessix appartenait à la famille Bascher demeurant pour une part à Nantes et pour une part au château de la Berrière de Barbechat.

Les villages de la Bottinière (commune de Vallet), du Pin (avec ce qui constitue Beausoleil aujourd'hui, puisque les premiers habitants de Beausoleil sont recensés en 1886), de la Motte, du Petit Plessix et du Grand-Plessix ont une même origine de propriété; Ils constituent un ensemble cohérent de vignes, de terres et des prairies au nord de la Sanguèze. Cette cohérence laisse à penser qu'il s'agit d'un ensemble issu d'une même propriété. Il s'agirait d'une partie de la seigneurie de Fromentaux (commune de Vallet) et de façon plus lointaine du domaine de la Galissonnière (commune du Pallet).

En 1818, Monsieur Bascher est cité parmi les dix propriétaires les plus imposés de la commune.

Les plans cadastraux datant de 1811 indiquent d'importantes surfaces bâties au Grand-Plessix, dont certaines ont été démolies.

La main-d'œuvre et les vignes à complant

Le Grand Plessix va connaître une population jeune puisque le couple Marie GUERIN- Louis LEFORT va avoir 11 enfants et le couple Mathurin GUERIN -Marie OGER 6 enfants. La main-d'œuvre est donc abondante. Aux membres de cette famille pouvaient s'ajouter des ouvriers agricoles

comme l'atteste le décès de Jean Pouvreau, originaire de la paroisse de Cugand, mort au Grand Plessix le 24/02/1786.

comme l'atteste le mariage de Elisabeth Aubin le 27 mai 1812 qui travaillait dans cette métairie.

Il est pensable que c'est à cette époque, dans cette deuxième partie du XVIIIème siècle, que vont être réalisées les plantations des vignes à complant dans le clos des Grandes Freiches et dans le clos des Bottinières. Les liens de parenté entre les viticulteurs qui ont exploité ces vignes jusqu'à la fin du XXième siècle semblent être un indice convainquant.

Mais le succès de cette exploitation agricole et viticole ne va pas garantir le développement de cette communauté humaine : au cours de la seule année 1783, meurent 2 petits-enfants de Marie GUERIN et 6 petits-enfants de Mathurin GERIN. L'espérance de vie est inférieure à 50 ans et une épidémie peut faire des ravages en quelques semaines.